Publié dans Politique

Environnement - Les feux dévorent Madagascar sous de fortes chaleurs

Publié le dimanche, 05 janvier 2025

Depuis plusieurs semaines voire des mois, Madagascar est en proie à une vague d'incendies qui ravagent forêts, savanes, et zones rurales. Sous des températures étouffantes, allant jusqu'à 37°C dans certaines Régions, les flammes se propagent à un rythme alarmant. Ces flammes sont par ailleurs attisées par une saison sèche prolongée et le changement climatique. Ces feux, visibles à l'aube sur les réseaux sociaux, témoignent d’une urgence environnementale sans précédent.

Les forêts, y compris les parcs naturels abritant une biodiversité exceptionnelle, figurent parmi les principales victimes. Bien que le bilan précis des dégâts reste à établir, les images diffusées montrent une destruction massive des écosystèmes et des moyens de subsistance. 

 

« Ces incendies détruisent autant notre environnement que nos vies », a récemment déclaré le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD). Et lui d’exhorter d’ailleurs à renforcer la prévention.

A ce sujet, les autorités malgaches, avec le soutien du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), intensifient les campagnes de sensibilisation. L’utilisation de satellites tels que MODIS et VIIRS permet de surveiller les départs de feu et d’améliorer la coordination des interventions. Cependant, les défis restent immenses, exacerbés par la complexité des causes des incendies, allant de pratiques agricoles à des actes criminels.

La gravité de la situation est également soulignée par des figures publiques, comme Fabien Raharilamboniaina, président de la conférence épiscopale, qui a dénoncé, en fin de semaine dernière, à Farafangana lors de l’installation de l’évêque local, les ravages visibles sur la route entre Manakara et Farafangana. « La faim est l'ennemi principal », a-t-il martelé, appelant les autorités à agir pour protéger les populations vulnérables.

Une pluie qui tarde

A cette crise s’ajoute un autre fléau : l’absence prolongée de pluies sur une grande partie du territoire. Cette pénurie d’eau, aggravée par la déforestation et la dégradation des bassins-versants, perturbe le cycle hydrologique. Même les nappes phréatiques sont affectées, privant de nombreuses communautés rurales de ressources vitales et compromettant les récoltes.

Les conséquences de cette sécheresse touchent tous les secteurs. Les incendies s’intensifient, les terres s’érodent, et la biodiversité unique de Madagascar se retrouve menacée. Les experts alertent sur une perte possible de deux tiers du couvert forestier d'ici la fin du siècle, si des mesures drastiques ne sont pas prises. Le délestage qui reprend d’ailleurs à Antananarivo est une conséquence de ce manque de pluie. Les rivières qui alimentent les barrages hydroélectriques sont en effet au plus bas.

Face à cette urgence, des solutions émergent. En 2021, un collectif de plus de cinquante organisations a élaboré un plan regroupant des mesures de prévention, d’intervention et de résilience. Ce programme, soutenu par le MEDD et le BNGRC, prévoit notamment la création d’un comité interministériel pour coordonner les efforts. En parallèle, des initiatives locales visent à renforcer la gestion durable des paysages forestiers et à promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

Malgré ces efforts, Madagascar attend avec impatience l’arrivée des pluies. Beaucoup espèrent un répit temporaire. D’aucuns en viennent même à espérer que le pays soit touché par un cyclone.

 

La Rédaction

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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